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L'IA et le défi du partage des gains technologiques.

  • francknegro1900
  • 6 févr.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 sept.

Encore un magazine qui consacre sa couverture à l’intelligence artificielle, alors que la France s’apprête à accueillir, les 10 et 11 février 2025, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle à Paris. Cet événement d’ampleur internationale, centré sur la coopération et la régulation de l’IA, réunit des représentants de plus de cent pays. C’est l’occasion de dresser un état des lieux de la discipline et du marché, mais surtout de mesurer la place de la France et de l’Europe face aux deux géants que sont la Chine et, plus encore, les États-Unis. C’est également l’opportunité de faire entendre une voix originale par rapport aux visions largement impérialistes de ces deux puissances, qui envisagent cette révolution technologique comme une guerre de puissance et de leadership mondial. Quelle peut être cette voix européenne, interroge l’économiste Jean-Olivier Hairault, directeur de PSE–École d’économie de Paris, dans une tribune intitulée Enjeux d’un progrès partagé, alors que 70 modèles fondamentaux d’IA ont été développés par ces deux pays depuis 2017 ?

 

Les enjeux sont de taille, renchérit l’économiste, car il s’agit d’une technologie qui ne façonnera pas seulement les relations géostratégiques et la croissance économique présentes et futures, mais influencera également les relations sociales et les opinions, y compris politiques.

 

Au-delà des questions de leadership technologique, qui concentrent aujourd’hui l’attention de la plupart des décideurs politiques et industriels, Jean-Olivier Hairault opère un déplacement du regard et pose ce qu’il considère comme la question fondamentale : celle du partage des gains de ce qu’il qualifie à juste titre de "nouvelle phase de la révolution numérique". Comment, en effet, s’assurer que la révolution de l’IA sera porteuse "d’une prospérité mieux partagée", alors que, selon lui, la première phase de la révolution numérique, marquée par l’automatisation des postes de travail, n’a fait que détruire de nombreux emplois, réduire les salaires, et surtout, pousser la classe moyenne vers les partis populistes, qui ont désigné des coupables tout trouvés : l’Europe, les migrants et la Chine ?

 

L’économiste rappelle, en s’appuyant sur les recherches de Daron Acemoglu et Simon Johnson dans leur ouvrage Pouvoir et progrès, que "ce n’est souvent qu’au bout d’une cinquantaine d’années que les révolutions technologiques finissent par profiter à l’ensemble de la société". Selon les deux auteurs, lauréats du prix Nobel d’économie 2024, le partage des bénéfices des révolutions technologiques – dont l’IA constitue sans conteste un moment décisif – suppose la mise en place de politiques sociales, éducatives et juridiques volontaristes, afin "d’orienter l’IA vers le meilleur des équilibres entre les gains de la croissance et la force de la cohésion sociale". En d’autres termes, il s’agit de maintenir un ordre social où le pouvoir des salariés, la place des syndicats et le développement de l’État-providence sont garantis, voire renforcés.

 

C’est dans cette perspective que Jean-Olivier Hairault plaide pour une réduction du pouvoir des GAFAM, au profit de l’émergence de concurrents davantage soucieux de la transition écologique et de la protection des données personnelles. Mais il insiste surtout sur la nécessité de réfléchir et d’identifier les modalités concrètes des transformations à venir dans les domaines social, éducatif, de la formation professionnelle et du dialogue social, afin que la révolution de l’IA ne se fasse pas au détriment de la cohésion collective.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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