Le plan IA de Trump pour faire des États-Unis le leader mondial de l'IA.
- francknegro1900
- 25 juil.
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Dernière mise à jour : 18 sept.
Le 23 juillet 2025, Donald Trump a prononcé un discours présentant un vaste plan d’action visant à faire des États-Unis le leader mondial de l’IA. Il est construit autour de trois piliers, à savoir 1) l’accélération de l’innovation en supprimant les obstacles bureaucratiques et réglementaires, 2) construire de nouvelles infrastructures pour l’IA, 3) exporter les technologies américaines et contrer la Chine. Les États-Unis pourraient ainsi limiter l’accès aux puces d’IA les plus avancées à certains rivaux comme la Chine. Le plan comprend 90 mesures rassemblées autour de trois axes clés :
Faciliter la construction de nouveaux data centers : Dans le sillage de ce qui avait été annoncé au moment de la présentation du projet Stargate de 500 milliards de dollars, le gouvernement Trump souhaite faciliter la construction de nouveaux data centers ainsi que la réalisation de grands projets énergétiques nécessaires à leur fonctionnement. Pour ce faire, il souhaite simplifier l’octroi de permis et d’autorisations pour de nouveaux chantiers, en rejetant notamment, selon les termes mêmes de Trump,"tous les dogmes climatiques radicaux et la paperasserie bureaucratique". Les entreprises auront ainsi le droit de construire leur propre centrale électrique.
La diplomatie IA : Le deuxième volet du plan Trump est ce que le monsieur IA de l’administration Trump a appelé "la diplomatie IA". Il s’agit en d’autres termes de s’assurer que les modèles d’IA américains soient diffusés et utilisés dans le monde entier. Ce qui implique la mobilisation de l’Agence américaine de développement et de financement (FDC) et de la Banque américaine d’import-export pour le soutien des exportations d’IA américaines. Tandis que la première soutient le développement à l’international en aidant les entreprises privées à investir dans les pays en développement, la seconde aide les entreprises américaines à exporter leurs produits et services en leur fournissant des soutiens financiers sous forme de prêts, d’assurances et de garanties. En totale opposition avec la politique européenne, le président américain veut également limiter au maximum la réglementation sur l’IA, en pointant directement les "règles stupides" des États fédérés, et en appelant à avoir une norme fédérale unique qui vise avant tout à mettre la politique et le droit au service de l’économie.
Les biais idéologiques : Le troisième et dernier volet est moins économique que politique et idéologique. Il vise à encourager la liberté totale d’expression en luttant contre le courant de pensée wokiste qui aurait, selon Trump et son administration, gangréné toutes les sphères des activités sociales, en imposant une forme de pensée totalitaire et culpabilisante sous le prétexte de vouloir dénoncer les discriminations subies par des groupes minoritaires. Dans les termes du débat actuel, et pour les opposants du wokisme, ce dernier serait devenu un outil de disqualification politique systématique utilisé contre ses adversaires, qui aurait gravement nui, ces dernières années, à la liberté d’expression. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre les propos de Michael Kratsios, directeur du Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison Blanche, et figure de proue dans la conception et la mise en place des politiques visant à promouvoir le leadership des États-Unis en matière d’IA. Pour ce dernier en effet, le troisième grand axe du plan Trump a pour objectif de "s’assurer que ces systèmes (les systèmes d’IA) autorisent la liberté d’expression", en luttant en tout premier lieu contre des initiatives qui encourageraient la représentation et l’inclusion des minorités (DEI, pour Diversité, Équité et Inclusion).
Ce plan présenté par le président américain vient conforter le choix qu’avait fait une grande partie des leaders de la Silicon Valley de se ranger derrière sa candidature. Leur pari était en effet de pouvoir entamer une nouvelle ère de dérégulation de l’IA et d’une politique industrielle exclusivement en faveur de l’innovation et du développement économique. Les premières lignes du plan indiquaient en effet que, "pour pouvoir maintenir son leadership mondial dans l’IA, les entreprises américaines doivent être libres de toute bureaucratie". C’est donc un plan qui doit beaucoup au lobby de la tech, au premier rang duquel se trouvent des entreprises comme Microsoft, Facebook, Google, Amazon ou encore Apple. Il se heurte toutefois au caractère fédéral de l’État américain, dont le pouvoir législatif est en quelque sorte partagé entre l’État fédéral d’une part, et les États fédérés d’autre part. Même si le Congrès demeure le principal organe législatif du pays, avec des domaines de la loi qui ne relèvent que du ressort exclusif du gouvernement fédéral, les États fédérés jouissent d’une certaine forme d’autonomie législative. Il en va de même en matière de numérique en général et d’intelligence artificielle en particulier. C’est pourquoi Trump a été jusqu’à brandir la menace de couper les aides fédérales aux États fédérés qui érigeraient des règles contraignantes et trop exigeantes aux géants de la tech. Le document précise ainsi (cité par le journal Les Échos) : "Le gouvernement fédéral ne doit pas permettre à des financements IA d’arriver dans des États avec des régulations contraignantes sur l’IA qui gaspilleraient ces fonds."

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