Quand la Tech bascule vers trump.
- francknegro1900
- 16 juil. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 sept.
Depuis plusieurs jours, la presse américaine observe un phénomène inattendu : une partie des figures de la Silicon Valley, traditionnellement proches du Parti démocrate, afficheraient désormais leur soutien au candidat républicain Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche. Selon le Wall Street Journal (15 juillet 2024), Elon Musk, PDG de Tesla et de X, longtemps présenté comme centriste et ayant voté démocrate par le passé, aurait choisi d’appuyer financièrement la campagne de Trump à travers America PAC, un comité d’action politique qu’il a cofondé avec Peter Thiel, républicain de toujours. Les montants évoqués varient, certains médias parlant de plusieurs dizaines, voire de centaines de millions de dollars d’engagements cumulés. Parmi les donateurs cités figurent Joe Lonsdale (Palantir), ainsi que des investisseurs influents de fonds de capital-risque tels que Sequoia Capital, Valor Equity, Khosla Ventures ou 8VC. Marc Andreessen et Ben Horowitz, cofondateurs du fonds Andreessen-Horowitz, apparaissent également dans la liste des soutiens. Selon Le Monde, c’est notamment à la suite de la tentative d’attentat du 13 juillet que de nombreux acteurs de la Tech auraient affiché publiquement leur ralliement à Trump sur X.
Ce basculement politique s’articule aussi autour du choix de J. D. Vance, sénateur de l’Ohio, comme colistier de Trump. Âgé de 39 ans, il serait l’un des plus jeunes vice-présidents de l’histoire américaine en cas de victoire. Proche de Peter Thiel, pour qui il a travaillé chez Mithril Capital, Vance a lui-même fondé le fonds Narya Capital, soutenu par son mentor. Mais son parcours politique témoigne de volte-faces : en 2016, il qualifiait Trump "d’héroïne culturelle » de l’Amérique, tout en le décrivant dans des messages privés comme "un trou du cul cynique", voire comme "l’Hitler de l’Amérique". Aujourd’hui, il attribue ces propos à son « aveuglement » face aux « mensonges et aux distorsions des médias".
Politiquement, Vance incarne une ligne ultraconservatrice : hostile à l’avortement, y compris dans les cas de viol ou d’inceste, critique de la révolution sexuelle des années 1960, il met en avant la famille traditionnelle catholique et patriotique comme socle de son projet de société. Sur le plan international, il défend un désengagement des États-Unis des conflits extérieurs, appelant l’Ukraine à adopter une stratégie purement défensive et à renoncer à tout retour aux frontières d’avant 2014. Sur la question migratoire, il plaide pour un durcissement radical des politiques de contrôle.

Commentaires